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Afghanistan : La directrice de la prison pour femmes de Herat est portée disparue depuis 6 mois

Les talibans devraient enquêter sur la « disparition » d'Alia Azizi et fournir des informations sur le lieu où elle se trouve

Alia Azizi. © Privé

(New York, le 20 avril 2022) – La directrice de la prison pour femmes de Herat, en Afghanistan, est portée disparue depuis octobre 2021 et semble avoir été victime d'une disparition forcée, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Alia Azizi avait travaillé sous l'ancien gouvernement, mais a repris son travail après que les talibans ont pris le contrôle de Herat en août 2021.

Les autorités talibanes devraient enquêter rapidement et de manière crédible sur la disparition forcée d'Alia Azizi ; elles devraient assurer sa libération, ou au moins divulguer le lieu de sa détention.

« Cela fait plus de six mois qu'Alia Azizi a disparu, et les autorités talibanes n'ont toujours pas mené d'enquête crédible », a déclaré Fereshta Abbasi, chercheuse sur l'Afghanistan à Human Rights Watch. « Or, le droit international oblige les autorités à enquêter sur tout incident susceptible d’être une disparition forcée, à poursuivre les responsables de violations, et à transmettre à la famille d’une personne disparue des informations concernant le lieu où elle se trouve. »

Alia Azizi travaillait comme policière sous l'ancien gouvernement afghan depuis 17 ans, et dirigeait la prison pour femmes de Herat depuis 2019. Elle a cessé de travailler lorsque les talibans ont pris le contrôle de Herat le 12 août 2021, et est restée chez elle pendant deux semaines. Mais ensuite, le nouveau chef taliban de la prison centrale de Herat l'a convoquée et lui a demandé de reprendre son travail. Une personne qu’elle connaît a expliqué que le responsable lui avait dit : « Comme il y a des femmes détenues, il faut que vous repreniez votre travail. »

La famille d'Alia Azizi a sollicité l'aide du bureau du gouverneur de la province de Herat, du chef de la police locale, et du directeur de la prison de Herat pour la localiser, et a demandé aux autorités talibanes d'enquêter. Cependant, les responsables talibans ont répondu qu'ils considéraient cela comme une affaire de famille, et qu'ils n'interviendraient pas.

Le droit international définit la disparition forcée comme la détention d'une personne par des représentants de l'État ou leurs agents, ainsi que leur refus de reconnaître la détention ou de révéler le sort de la personne ou le lieu où elle se trouve. Les personnes détenues au secret sont particulièrement vulnérables et exposées au risque d’exécution extrajudiciaire, de torture ou d'autres abus, et leurs familles souffrent du manque d'informations.

Le cas d'Azizi illustre l'incapacité des autorités talibanes à enquêter sur de graves allégations de violations des droits humains, y compris des représailles contre d'anciens responsables gouvernementaux. Plutôt que de nier que de tels abus se produisent, elles devraient adopter des mesures concrètes pour empêcher les abus graves commis par leurs forces de sécurité, et répondre rapidement aux allégations par des enquêtes impartiales et des poursuites appropriées.

« Les disparitions forcées sont un crime odieux qui persistera en Afghanistan à moins que les autorités talibanes ne décident sérieusement de mettre fin à cette pratique cruelle, et de traduire les responsables en justice », a conclu Fereshta Abbasi.

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