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Myanmar : Les Rohingyas attendent la justice, 3 ans après leur fuite forcée

Les conditions de vie se sont dégradées dans les camps de réfugiés au Bangladesh, ainsi que dans l'État de Rakhine au Myanmar

(New York, le 24 août 2020) - Le gouvernement du Myanmar n'a toujours pas pris de mesures qui permettraient le retour en toute sécurité de plusieurs centaines de milliers de réfugiés rohingyas ayant fui ce pays il y a trois ans, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Cette fuite massive a été provoquée par les crimes contre l'humanité commis par l'armée birmane, qui ont été qualifiés de possible génocide,  Les Rohingyas qui se sont réfugiés au Bangladesh sont confrontés à des restrictions sur les droits à l'information, à la circulation, à l'éducation et à la santé, et certains ont été illégalement tués par les forces de sécurité bangladaises.

Un réfugié rohingya ayant fui le Myanmar, photographié devant sa tente dilapidée dans le camp de réfugiés de Cox's Bazar, au Bangladesh, le 23 janvier 2020. © 2020 Allison Joyce/Getty Images

Le 25 août 2017, l'armée birmane a lancé une campagne brutale de nettoyage ethnique contre les musulmans rohingyas vivant au Myanmar. Les massacres, les viols et les incendies criminels ont forcé plus de 740 000 Rohingyas à fuir, la plupart vers le Bangladesh, qui accueillait déjà entre 300 000 et 500 000 réfugiés rohingyas ayant fui la persécution dans leur pays à partir des années 1990.

En janvier 2020, la Cour internationale de justice (CIJ) a imposé des mesures provisoires s’appliquant au Myanmar afin de prévenir tout risque de génocide. Précédemment, en novembre 2019, la Cour pénale internationale (CPI) avait ouvert une enquête sur l'expulsion forcée de Rohingya par le Myanmar et les crimes contre l'humanité commis dans ce contexte. Toutefois, le Myanmar ne s'est pas conformé à ces mesures de justice internationale, n'a pas permis à l'ONU d'enquêter sur les crimes graves commis à l'intérieur du pays, et n’a pas mené d’enquêtes criminelles crédibles sur les atrocités commises par l’armée.

« Le gouvernement du Myanmar devrait reconnaître que les terribles souffrances subies par les Rohingyas ne deviendront pas invisibles, même au milieu d’une pandémie mondiale », a déclaré Brad Adams, directeur de la division Asie de Human Rights Watch. « Le Myanmar devrait accepter une solution internationale permettant le retour volontaire et en toute sécurité des réfugiés rohingyas, et le Bangladesh ne devrait pas détériorer davantage encore les conditions de vie pour ces réfugiés qui n’ont nulle part ailleurs où aller. »

Les 600 000 Rohingyas qui vivent toujours dans l’État de Rakhine au Myanmar sont soumis à une répression sévère et à des violences. Ils sont privés de droits fondamentaux, comme la liberté de circulation. En septembre 2019, la Mission d'enquête internationale indépendante sur le Myanmar, soutenue par l'ONU, a averti qu’ils sont confrontés à la « menace d’un génocide ».

En vue de respecter l’ordonnance de la CIJ et de faciliter le retour des Rohingyas réfugiés au Bangladesh, le gouvernement du Myanmar devrait modifier la loi sur la citoyenneté conformément aux normes internationales, parmi d’autres mesures..

Les gouvernements donateurs soutenant le Bangladesh devraient aussi aider les autorités de ce pays à fournir une protection plus efficace aux Rohingyas vivant actuellement dans les camps de réfugiés, selon Human Rights Watch.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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Articles

Ouest-France    RTL.be    Boursorama/AFP

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