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Yémen : Des attaques menées par l'Arabie saoudite et les EAU ont tué des civils

Suite aux attaques apparemment illégales, les futurs pourparlers de paix devraient accorder une haute priorité à la justice

Des secouristes parmi les décombres d’un centre de détention géré par les forces houthies dans le gouvernorat de Saada, au Yémen, suite à une frappe aérienne menée par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, le 22 janvier 2022. © 2022 Mohammed Hamoud/Getty Images

(Sanaa, le 18 avril 2022) - La coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) a mené trois attaques au Yémen fin janvier 2022, en violation apparente des lois de la guerre, ont déclaré aujourd'hui Mwatana for Human Rights et Human Rights Watch. Ces attaques ont tué au moins 80 personnes – dont trois enfants - qui étaient apparemment des civils, et ont blessé 156 autres personnes, dont deux enfants,

À la suite de l'une des frappes, qui semble avoir été menée avec un missile à guidage laser fabriqué par Raytheon contre un centre de détention à Saada, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis a mené une enquête qui a conclu que l'attaque visait une installation militaire. Cependant, Mwatana for Human Rights et Human Rights Watch n'ont trouvé aucune preuve à l'appui de cette affirmation. Les forces houthies qui gardaient l'établissement ont également tiré sur des détenus qui tentaient de fuir, ont déclaré des témoins, tuant et blessant des dizaines de personnes. Les attaques de la coalition étaient apparemment en guise de représailles après des attaques menées par les Houthis contre les Émirats arabes unis le 17 janvier.

« Après huit années de conflit qui ont des conséquences désastreuses pour la vie des civils yéménites, la situation ne semble qu'empirer », a déclaré Lama Fakih, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Pour que les négociations de paix soutenues par l'ONU réussissent, les résultats doivent être durables, ce qui signifie que la justice pour les atrocités passées doit être un élément central de tout accord de paix. »

Le 1er avril, l'ONU a annoncé la négociation d’un accord entre le groupe armé Houthi et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, comprenant un cessez-le-feu de deux mois coïncidant avec le début du ramadan. Le 7 avril, le président Abd Rabbo Mansour Hadi a transféré ses pouvoirs à un conseil présidé par Rashad al-Alimi, un homme politique yéménite, et comprenant sept autres membres.

Les récentes attaques mettent en évidence le besoin urgent d'engager des poursuites pour les violations des droits humains et les crimes de guerre au Yémen, ont déclaré Mwatana for Human Rights et Human Rights Watch. Une nouvelle commission d'enquête internationale devrait être mise en place, suite à la fin du mandat, en octobre 2021, d’un groupe d’experts des Nations Unies qui enquêtait précédemment sur ce pays.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et d'autres devraient suspendre toutes les ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis jusqu'à ce qu'ils réduisent non seulement leurs frappes aériennes illégales au Yémen, mais enquêtent également de manière crédible sur les violations présumées.

Mwatana for Human Rights et Human Rights Watch ont exhorté les Nations Unies, , à établir rapidement un nouveau mécanisme d'enquête (que ce soit par l'intermédiaire de l'Assemblée générale ou du Conseil des droits de l'homme) pour recueillir des preuves d'éventuels crimes de guerre commis par toutes les parties au conflit, en vue de futures poursuites pénales.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

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