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Panayote Dimitras s'exprimant lors de la marche contre la discrimination organisée par le Forum grec des migrants, après avoir reçu le prix de l'antiracisme. Athènes, 21 mars 2023. Forum grec des migrants.   © Greek Forum of Migrants

Lire la version en anglais du Brief du Jour de Andrew Stroehlein.

Alors que l'ampleur de la noyade massive de migrants au large des côtes grecques de la semaine dernière devient claire - et que la version bancale des garde-côtes grecs contraste de plus en plus avec celle des victimes - la nécessité d'une enquête indépendante est évidente. 

Mais bien plus que ça est nécessaire. L'Union européenne devrait réfléchir au rôle qu'elle a joué dans cette nouvelle tragédie évitable et mettre fin à sa politique du « laisser mourir ». Elle devrait rétablir les opérations officielles et proactives de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée. Et les États de l'UE devraient cesser de criminaliser le fait de sauver des vies et de poursuivre les travailleurs humanitaires.   

Les autorités, en particulier en Grèce, devraient également mettre fin à leurs campagnes de diffamation et aux poursuites à l'encontre des militants qui travaillent avec les personnes migrantes ou qui soutiennent leurs droits fondamentaux. Les Nations unies et le Conseil de l'Europe ont vivement critiqué la Grèce à ce sujet, mais les autorités n'ont pas renoncé à leurs attaques.  

Le harcèlement d'un éminent défenseur des droits, Panayote Dimitras, fondateur et directeur du Greek Helsinki Monitor, est un exemple qui montre à quel point les choses sont devenues terribles en Grèce.  

Fin mai, les médias grecs ont rapporté que l'autorité nationale de lutte contre le blanchiment d'argent avait ordonné le gel des actifs de Dimitras dans l'attente d'une enquête sur l'utilisation abusive supposée de fonds liés aux activités de son organisation. Des médias, dont l'agence de presse Athens News Agency, contrôlée par le gouvernement, ont publié des informations qui semblent avoir fuité à ce sujet, avec dans certains cas la photo de Dimitras.   

Le fait que les autorités n'aient envoyé à Dimitras aucune communication officielle concernant une quelconque enquête renforce les soupçons selon lesquels il s'agit d'une affaire fictive et d'une simple calomnie. Comme l'a déclaré Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, en commentant l'affaire : « les fuites sur de telles enquêtes sont couramment utilisées pour nuire aux défenseurs des droits humains ».  

Ce n'est pas la première fois que les autorités s'en prennent à Dimitras. Fin 2022, les autorités grecques ont porté des accusations infondées contre lui et un autre militant, Tommy Olsen, en raison de leur travail qui avait révélé des violations des droits de humains commises aux frontières de la Grèce.  

L'UE semble être en plein effondrement moral. Ceux au pouvoir empêchent les opérations de recherche et de sauvetage en mer. Ils criminalisent le fait de sauver des vies en haute mer. Et ils persécutent ceux qui osent rappeler que les personnes désespérées et impuissantes qui se noient en masse sont, en fait, des êtres humains ayant des droits. 

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